Ordinaterre et transmachinisme, deux néologismes pour tenter de comprendre le monde numérique

Lors de cette séance, notre président Jean Rohmer nous a parlé de ses tentatives pour comprendre notre monde numérique à travers deux néologismes, l’Ordinaterre et le Transmachinisme. Il a terminé en proposant de réfléchir à l’hypothèse d’une LSNH, Loi de Séparation du Numérique et de l’Humain.

L’Ordinaterre désigne l’ensemble des dispositifs numériques installés sur la terre et ses environs. Nous avons voyagé depuis les mines de métaux plus ou moins rares, jusqu’aux décharges de systèmes électroniques, en passant par toutes les étapes de l’univers numérique, des nanomètres de la hollandaise ASML et de la taïwanaise TSMC, jusqu’aux dizaines de milliers de kilomètres des câbles transatlantiques qui relient entre eux les centres de données dont la puissance de calcul se mesure maintenant en Gigawatts. Une valse des chiffres qui donne quelque peu le vertige. Nous avons constaté que se construit ainsi un seul ordinateur, l’Ordinaterre, qui abrite un seul fichier écrit en HTML, accessible via un seul index, Google, et qui tend à faire tourner une seule application, l’IA générative de ChatGPT et les autres.

Le Transmachinisme examine l’hypothèse où les machines évolueraient indépendamment des hommes, en se construisant et se recyclant elles-mêmes, et en acquérant elles-mêmes leurs propres ressources.

Enfin a été examiné, par un exercice de pensée, l’hypothèse d’une LSNH, Loi de Séparation du Numérique et de l’Humain, qui au-delà de l’antienne de « L’Humain toujours au cœur du Système », nous a invité à nous interroger sur ce qui doit être conservé voire amplifié dans une humanité non réduite au rôle fragile de maîtresse des machines.

Vous trouverez la présentation ci-joint